Pourquoi les lesbiennes ont recours à la contraception
*Traduction: Sarah Idrissi
La contraception est généralement commercialisée et conçue pour les personnes hétérosexuelles, mais ce ne sont pas les seules à y avoir recours. Nous avons demandé à des lesbiennes de nous faire part de leurs expériences et de leurs conseils en matière de contraception.
"Je n'allais pas laisser mes règles se mettre en travers de mes études"
Je prends la pilule depuis des années maintenant. Mes crampes menstruelles étaient auparavant insupportablement douloureuses. Je manquais parfois l'école, ou je devais partir en plein cours, parce que je n'arrivais pas à me concentrer sur autre chose que ma douleur. Je n'allais pas laisser mes règles se mettre en travers de mes études, j'ai donc commencé à prendre une contraception hormonale pour réguler et gérer mes règles. J'ai toujours des crampes, mais ce n'est rien comparé à ce que c'était avant. Prendre la pilule n'a pas de lien fort avec mon identité lesbienne. C'est une décision médicale que j'ai prise pour me faciliter la vie.
Mon expérience, dans l'ensemble, a été incroyablement positive. Alors que mes douleurs menstruelles me réveillaient aux petites heures du matin, je peux maintenant dormir profondément, et je ne dois plus jamais manquer de cours à cause de mes crampes. Si je n'avais pas commencé à prendre un contraceptif, j'aurais eu beaucoup plus de mal à réussir à l'école et à l'université. Aujourd'hui, je suis à la fac et je suis reconnaissante de pouvoir vaquer à mes occupations sans que les crampes ne rendent tout impossible.
Si vous y pensez pour gérer vos règles, mais que ça vous stresse à cause de la stigmatisation, je tiens à vous rassurer : il est tout à fait normal de vouloir avoir un meilleur contrôle sur ses règles. Vous ne faites rien de mal, et je vous souhaite le meilleur. J'espère que ce sera aussi efficace pour vous que ça l'a été pour moi. —Anonyme, lesbienne, femme cisgenre, 19 ans, Royaume-Uni
"Mon acné a considérablement diminué"
Je prends une pilule contraceptive combinée depuis quatre mois, pour contrôler un déséquilibre hormonal qui provoque une acné kystique sévère. C'est une expérience géniale jusqu'à présent. J'ai eu quelques crampes pendant que mon corps s'adaptait, mais sinon ça a été génial. Mon acné a considérablement diminué et j'ai moins de nouvelles poussées. Pour les autres lesbiennes qui envisagent de prendre une contraception : assurez-vous qu'elle est délivrée sur ordonnance et n'ayez pas peur de l'utiliser à d'autres fins, même si vous n'avez pas de rapports sexuels avec des hommes. —Anonyme, lesbienne, femme cis, 22 ans, Accra, Ghana
"J'ai changé de marque de pilules parce que toutes ne me conviennent pas"
Je prends la pilule pour l'équilibre hormonal et la régulation des règles. Mon expérience a été bonne, j'ai changé de marque de pilules parce que toutes ne me conviennent pas. Mon conseil pour les autres ? Rappelez-vous que parfois les effets secondaires n'en valent pas la peine, n'ayez pas peur d'en changer. —Anonyme, lesbien·ne, non-binaire, 19 ans, Malte
"La contraception a un peu soulagé ma dysphorie de genre"
Mon choix de pilule est en lien avec ma sexualité et mon genre. Je m'identifiais comme bi et j'ai commencé à utiliser la contraception alors que je sortais avec un homme cis. Depuis, j'ai rompu avec cet homme (il y a 2 ou 3 ans) et, plus récemment (au cours des derniers mois), je suis arrivé·e à la conclusion que je suis lesbien·ne mais que je prends toujours une contraception. Je m'identifie également comme non-binaire et je sais que beaucoup détestent les menstruations, mais je pense que le fait que la contraception ait arrêté/allégé mes règles a un peu soulagé ma dysphorie de genre, bien que j'aie d'autres sources de dysphorie que la contraception n'a pas aidées.
J'ai utilisé l'implant (Implanon) par le passé, mais il a interagi avec mon stabilisateur d'humeur et a provoqué des règles ininterrompues pendant environ deux mois. Je suis allée à une consultation médicale et j'ai découvert que l'interaction médicamenteuse était en cause, et j'ai fait retirer l'implant. J'ai mis le stérilet Mirena environ six mois plus tard, qui n'a pas interféré avec le stabilisateur d'humeur. Dans l'ensemble, ça a été. Il a permis d'éviter les grosses, semble avoir un effet sur la stabilité de mon humeur et aide beaucoup mon syndrome du côlon irritable (SCI) pour je ne sais quelle raison. Je me réjouis également d'avoir des règles beaucoup moins abondantes. Le seul véritable inconvénient est que j'ai un peu d'acné et du spotting. —Anonyme, lesbien·ne, non-binaire, 25 ans, Wisconsin, États-Unis
"Mes règles se sont vraiment atténuées"
Je prends la pilule, non seulement pour éviter une grossesse mais aussi pour réduire des règles très abondantes. Je suis non-binaire, et mes règles peuvent me rendre un peu dysphorique. J’ai une bonne expérience de la contraception, et mes règles se sont vraiment améliorées par rapport à ce qu'elles étaient auparavant. —Anonyme, lesbien·ne, non-binaire (femme alignée), 21 ans, Floride, USA
"Avant de commencer la pilule, je n'avais pas de règles pendant six mois consécutifs"
J'ai pris la pilule pendant quatre ans, pour corriger des déséquilibres hormonaux. Avant de commencer la pilule, je n'avais pas de règles pendant six mois consécutifs. J'avais un taux de testostérone plus élevé, et ma voix a changé depuis que j'ai commencé la pilule. Je m'identifie comme femme et j'ai été AFAB (assignée femme à la naissance), mais ma voix grave a un peu perturbé mon sentiment d'être une femme. Avoir une voix plus féminine me fait me sentir mieux.
Une fois, j'ai dû m'en passer pendant des mois parce que je n'arrivais pas à trouver de docteur·e pour renouveler mon ordonnance. Et puis, j'ai déménagé dans trois États différents depuis que j'ai commencé. Dans deux d’entre eux, ma pilule coûtait entre 10 et 20 $. À New York, elle est gratuite. Je n'ai pas encore changé, mais je réfléchis au stérilet hormonal. —Anonyme, lesbienne, femme, 21 ans, New York, USA
"Mon expérience avec la contraception est compliquée"
J'ai pris la pilule bien avant de comprendre que j'étais lesbien·ne. Je ne la prends pas pour éviter une grossesse, mais pour ne pas avoir de règles et pour aider ma peau. Mon expérience avec la contraception est compliquée. J'ai beaucoup tâtonné avant de trouver la bonne, ce qui n'est pas très fun. J’en ai changé environ 6 à 7 fois en 5 ans. C'est lourd pour le corps. Si vous envisagez de prendre une contraception : Faites-le si vous le jugez bon, mais soyez prête à ce que ça soit tout un processus. Trouvez ce qui vous convient et ne vous contentez pas de moins. C'est votre corps, traitez-le bien ! —Anonyme, lesbienne, femme, 20 ans, Wisconsin, USA
"Trouvez un bon·ne docteur·e. Ça fera toute la différence !"
Je prends du Levlen (contraceptif oral combiné) depuis environ quatre mois. Mes règles sont très pénibles et gênantes et j'espère pouvoir les arrêter complètement (avec accord médical). Même si de toute façon ma relation ne peut pas conduire à une grossesse, j'aime la sécurité de savoir que rien d'imprévu ne peut arriver. Je ne suis pas sûr·e qu'il y ait un lien entre mon genre et mon choix de contraception. Je me considère comme non-binaire, mais je ne sais pas si mon aversion pour les règles a quelque chose à voir avec cela.
J'avais l'habitude de faire une injection de Depo-Provera. Le fait de devoir me le procurer dans les centres de planning familial locaux était inconfortable, et j'ai pris beaucoup de poids. Je suis encore en train de voir comment ça se passe avec le Levlen, mais j'ai bon espoir. Trouvez un bon·ne docteur·e. Ça fera toute la différence ! Pour chaque docteur·e détestable, il y en a un·e super et à l'écoute qui vous attend. —Anonyme, lesbien·ne, agenre, 25 ans, Nouvelle-Zélande
"La contraception n'a pas forcément besoin d'être en lien avec votre sexualité"
Je prends une pilule combinée pour traiter l'acné. Mon expérience a été plutôt bonne. J'ai eu des problèmes de maux de tête pendant un certain temps mais ils ont cessé et la pilule a résorbé mon acné. Mon conseil ? Si vous pensez que la contraception est une bonne solution pour vous, allez-y ! Ça n'a pas forcément besoin d'être en lien avec votre sexualité. — Katie, lesbienne, femme, 16 ans, Yorkshire, Royaume-Uni
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