La science, les règles et le genre
La science, les règles et le genre
*Traduction: Sarah Idrissi
Les principales choses à savoir :
L'identité de genre et le sexe qui vous a été assigné à la naissance ne sont pas la même chose
Le genre est complexe et le langage trans inclusif sert à tout le monde
Les personnes trans sont confrontées à des disparités en matière de prise en charge médicale qui ont un impact considérable sur leur santé
On nous pose beaucoup de questions sur notre choix d'inclure tous les genres lorsque nous parlons de règles, de grossesse et d'autres sujets. Clue est une application créée et gérée par des femmes, qui place les femmes au cœur de sa mission, et nous nous attachons également à oeuvrer pour l'inclusivité des genres. En pratique, cela signifie que nous nous attachons, dans ce que nous écrivons et la manière dont nous gérons notre entreprise, pour reconnaitre que le genre existe sur un continuum — par exemple, nous parlons de "femmes et personnes avec des cycles" pour écrire sur les règles.
De nombreuses personnes qui ont des cycles ne s'identifient pas en tant que femmes. Il peut s'agir d'hommes transgenres, de personnes transgenres masculines ou de personnes qui ne s'identifient à aucun genre. Un homme transgenre est une personne qui a été assignée femme à la naissance, mais qui s'identifie comme homme (1).
Voici nos positionnements sur la question de linclusion des personnes trans, et les études les plus récentes indiquant la nécessité pour les institutions de travailler à l'inclusion des genres.
Le genre ne s'assigne pas à la naissance
Le genre est la manière dont on se présente au monde. Il implique des choix comme celui de porter une robe ou un costume, de se maquiller ou de quelle manière on se comporte. En choisissant les vêtements, le maquillage et la coiffure qui correspondent à ce que nous ressentons intérieurement à propos de notre genre, nous « interprétons" ce dernier, comme une performance pour le reste du monde. Lorsque nous parlons de genre, nous employons les termes "garçon", "fille", "homme", "femme", "masculin", "féminin" et "non binaire".
Le sexe, quant à lui, est associé au corps d'une personne - qu'elle ait un pénis ou un vagin, des ovaires ou des testicules. Les caractéristiques physiques, comme les poils du visage, les seins et la morphologie peuvent également donner des information sur le genre. Si le sexe et le genre sont inextricables l'un de l'autre, le sexe ne détermine pas toujours le genre. C'est pourquoi il est si délicat d'essayer de faire du sexe et du genre des concepts complètement différents tout noir ou tout blanc, imperméables et figés, qui ne communiquent pas l'un l’autre. Notre corps présente un sexe biologique, mais il communique également des aspects liés au genre. Nous essayons d'éviter autant que possible les termes binaires tels qu' "homme" et "femme", car ils ne sont pas toujours pertinents d'un point de vue scientifique et sont parfois vecteurs d'exclusion.
Les personnes qui s'identifient comme transgenres, par exemple, s'identifient à un genre différent du sexe qui leur a été attribué à la naissance (2).
Les personnes qui identifient leur genre par le sexe qui leur a été assigné à la naissance sont dites "cisgenres". Certaines personnes s'identifient comme "non binaires", ce qui signifie qu'elles ne s'identifient à aucun des deux sexes, ou qu'elles peuvent s'identifier aux deux. Les hommes qui s'identifient comme transgenres sont appelés hommes trans, ou trans-masculins (1). Les femmes qui s'identifient comme transgenres sont appelées femmes trans ou trans-féminines.
Le fait d'avoir des règles n'est pas lié à un genre en particulier
La menstruation est un processus biologique. C'est un aspect du système reproductif qui est largement associé aux femmes, mais toutes les femmes n'ont pas de règles. C'est un sujet qui peut être compliqué pour les personnes trans et non-binaires. Les règles peuvent entraîner de la dysphorie chez les personnes transmasculines ou non binaires. Pire encore, lorsqu’on est transgenres on peut être amené·e à cacher ses menstruations par crainte d'être démasqué·e et par peur de la violence (3).
Pour atténuer la dysphorie, certaines personnes choisissent d'arrêter leur règles par hormonothérapie (4). D'autres préfèrent ne pas utiliser d'hormones, pour des motifs personnels, ou n’y ont pas accès pour des raisons médicales ou financières (3, 4). Certaines personnes ne reçoivent pas de suivi et d'information adéquats sur l'hormonothérapie d'affirmation de genre et n'ont pas connaissance des différentes options qui s'offrent à elles (5).
Cela dit, qu'une personne trans choisisse ou non de recourir à une hormonothérapie d'affirmation de genre ne change rien au fait qu'elle est trans. De plus, l'hormonothérapie ne permet pas toujours d'arrêter complètement les règles. Cela signifie que dans le monde il y a beaucoup d'hommes qui ont des règles.
Reconnaître que les personnes qui ne s'identifient pas en tant que femmes peuvent également avoir des règles participe à normaliser les règles, à réduire la stigmatisation de la communauté trans et, en définitive, à réduire la probabilité de violence à l'encontre des personnes trans.
La grossesse est aussi possible pour les hommes trans et les personnes non binaires qui ont des ovaires et un uterus. Les hommes trans tout comme les personnes non binaires ont souvent le même désir d’être parent·e que les cisgenres (6). Les hommes trans peuvent avoir à nouveau leurs menstruations et connaitre une grossesse après avoir arrêté l'hormonothérapie (1). Environ 66 % des hommes trans qui tombent enceints ont planifié leur grossesse, soit un pourcentage supérieur à celui de la population générale (1, 7).
Les personnes trans méritent l'égalité d'accès aux soins de santé reproductive
Notre équipe éditoriale est composée de rédacteur·ice·s et de chercheur·e·s membres de l'American College of Obstetricians and Gynecologists (ACOG) et de l'American College of Nurse Midwives (ACNM). Ces organismes officiels fixent les réglementations nationales en matière de soins obstétricaux et gynécologiques. L'ACOG et l'ACNM s'accordent à dire que les personnes transgenres et non binaires méritent l'accès à des soins médicaux qui affirment leur genre et atténuent la dysphorie (2, 8). L'ACOG approuve la prise en charge par l'assurance maladie des procédures médicales qui affirment l'identité de genre et réduisent la dysphorie (2).
Clue a pour mission de fournir des informations scientifiques sur les règles et la grossesse pour tous·tes. Ce n'est pas parce que les espaces médicaux destinés aux personnes ayant une vulve, un utérus ou des ovaires sont traditionnellement réservés aux femmes que les personnes trans et non binaires doivent en être exclues. Au contraire, ces lieux devraient s'adapter et se montrer accueillant afin de fournir des soins accessibles et inclusifs à l’ensemble de celleux qui en ont besoin, quel que soit leur sexe. Elargir l’offre de soins à tous les genres profite en définitive à tout le monde.
Clue sera toujours trans-inclusif
Dans un monde où seule la moitié des personnes transgenres ont accès aux soins médicaux (9), Clue permet de fournir des informations sur la santé à quiconque en a besoin.
Les soins de santé sont moins accessibles aux personnes de la communauté transgenre, en particulier aux personnes transgenres racisées. Ces dernières peuvent repousser ou ne pas solliciter de soins médicaux par crainte d'être victimes de discrimination de la part du corps médical. Cette situation est aggravée par le fait que les personnes transgenres sont plus susceptibles que les personnes cisgenres de vivre dans la pauvreté et qu'environ un tiers d’entre elles se retrouvent sans abri à un moment de leur vie (9).
Nous affirmons que les personnes transgenres doivent bénéficier d'un accès égal - et inclusif - aux soins de santé (9).
Téléchargez Clue pour suivre vos règles.