Le coronavirus (COVID-19) a-t-il un effet sur vos règles ou sur votre cycle ?
Here are some facts, resources, and science-backed tips on how to handle COVID-19 as someone who menstruates
*Traduction : Camille Josse
La pandémie de COVID-19 a un effet sur notre santé et sur notre quotidien depuis plus d'un an maintenant. Beaucoup d'entre nous ont dû modifier certaines de leurs habitudes, mais les personnes qui ont des cycles savent que les règles ne se sont pas arrêtées pour autant lors de cette pandémie.
Vous avez peut-être entendu dire que le COVID-19 et le stress lié à la pandémie ont un impact sur la régularité des cycles - ou peut-être en avez-vous fait l'expérience personnellement. Si vous avez remarqué des changements de cycle ces derniers temps, il est d’ailleurs possible que la pandémie y soit pour quelque chose. Jetons un coup d'œil à la façon dont la pandémie de COVID-19 peut jouer sur les cycles menstruels et les règles.
Le stress lié à la pandémie peut-il avoir un effet sur mes règles ?
Sur Internet, nous avons pu constater la publication de plusieurs rapports isolés selon lesquels le stress de la pandémie se traduit pour certaines personnes par des changements dans leur cycle menstruel. Il n'est pas nécessaire de souffrir d'une infection active à la COVID-19 pour que la pandémie ait des répercussions sur les règles. Vivre une pandémie peut être une expérience stressante pour tout le monde. De manière générale, le stress peut avoir un effet sur la durée du cycle, entraîner des saignements vaginaux, des règles douloureuses ou des symptômes de syndrome prémenstruel (1).
Les femmes et les personnes qui ont des cycles ont été touchées de façon beaucoup plus importante que les autres par le stress lié à la nécessité de faire face mentalement, physiquement et financièrement aux changements de l'année dernière. Bien que les hommes présentent un risque plus élevé de décès et de complications liées à la COVID-19 que les femmes (2), la pandémie met en lumière les inégalités liées au genre dans nos systèmes de santé et de protection sociale. Les personnes transgenres et non binaires ont également été touchées par cette pandémie et peuvent être plus vulnérables à la COVID-19 (3).
Les bouleversements qui ont touché la population active, comme le chômage, l'absence de garde d'enfants, la scolarisation virtuelle et l'exposition potentielle à la COVID-19 sur le lieu de travail ont pesé plus lourd sur les épaules des femmes. Selon le Bureau du recensement des États-Unis, 73 % des personnes qui travaillent dans le secteur de la santé s'identifient comme des femmes (4). Les autres personnes qui travaillent à domicile ainsi que le personnel soignant formel et informel, un groupe composé en grande partie de personnes non-blanches et de personnes migrantes, sont également majoritairement des femmes (5). Il s'agit notamment des infirmièr·e·s, des agent·e·s d’entretien et des aides-soignant·e·s pour personnes âgées qui, dans de nombreux cas, ont dû continuer à travailler tout au long de la pandémie.
La perte d'emploi due à la pandémie a touché les femmes plus que les hommes, avec 11 % des femmes aux États-Unis déclarant être au chômage, contre 4 % des hommes (6). Le chômage et le sous-emploi aux États-Unis entraînent la perte des prestations d'assurance maladie et des difficultés d'accès aux soins. Les femmes non-blanches et les migrantes sont les plus exposées au risque de ne pas être assurées (5).
Même en bénéficiant d'une assurance maladie, l'accès aux systèmes de santé a été plus difficile pendant la pandémie dans la plupart des pays. Les personnes enceintes ont été particulièrement stressées pendant la pandémie, et pour cause : la grossesse s'accompagne d'un risque accru de symptômes COVID-19 graves (7) en cas d’infection, ainsi que du lourd poids émotionnel des politiques de restriction des visites observées depuis le début de la pandémie (8). Environ un tiers des femmes aux États-Unis ont déclaré ne pas pouvoir accéder aux soins de santé sexuelle et reproductive, y compris la contraception, avec un pourcentage plus élevé de femmes noires, latino-américaines, LGBTQIA et de femmes à faible revenu qui ont des difficultés à accéder aux soins (9). L'accès à l'avortement a également été restreint tout au long de la pandémie (9). Les violences domestiques et sexistes se sont intensifiées tout au long de l'année dernière (9).
Les femmes et les personnes qui ont des cycles doivent donc faire face à de nombreuses difficultés en ce moment. À tous ces facteurs de stress liés aux changements dans la vie professionnelle et familiale s'ajoutent les efforts pour éviter toute contamination et la peur de perdre un être cher.
Est-ce que le coronavirus peut avoir un effet sur mes règles ?
La pandémie nous affecte tous et toutes, mais certaines personnes ont en plus dû faire face aux problèmes liés à la contamination par la COVID-19. Une personne malade peut avoir des changements visibles de son cycle menstruel. Pour le moment, les chercheurs ne savent pas exactement pourquoi ni comment le virus modifie le cycle, mais l’une des hypothèses est que le stress imposé à l'organisme par l'infection pourrait entraîner des changements du cycle menstruel. Une étude de 2020 a suivi les cycles de personnes malades de la COVID-19 et a constaté des changements importants dans le cycle menstruel. Dans cette étude, la plupart des personnes n'ont signalé aucune différence dans le volume des règles, mais 20 % ont signalé une diminution des saignements (10). Les personnes atteintes d'une forme sévère du virus étaient plus susceptibles d'avoir des cycles menstruels plus longs, c'est-à-dire des cycles de plus de 28 jours (10).
Il semblerait également qu’en cas d’infection avérée à la COVID-19, les symptômes soient différents en fonction des phases du cycle. Les symptômes de nombreuses pathologies, comme l'asthme et la migraine, peuvent d’ailleurs être exacerbés pendant la phase lutéale du cycle (11). Les chercheurs pensent que les niveaux fluctuants de l'hormone œstrogène influencent les cellules immunitaires spéciales de l'organisme, entraînant l'apparition ou l'aggravation des symptômes de certaines maladies et affections (11). Ces mêmes hormones pourraient donc également intensifier les symptômes de la COVID-19.
Il est probable que l'infection par la COVID-19 ait une influence sur les règles et, de même, que les règles aient une influence sur les symptômes de la COVID-19. Il est également possible de ressentir un fort stress à cause de la pandémie ou de tomber malade sans pour autant constater de changement de cycle. Les quelques études qui ont été menées pour déterminer exactement comment le virus et les cycles interagissent ne font que gratter la surface, et des recherches plus approfondies sont nécessaires.
Comment savoir si l'infection à la COVID-19 ou le stress lié à la pandémie ont une influence sur votre cycle ?
Vous pouvez évaluer tous les changements de votre cycle, y compris la douleur, l'intensité et la durée, en les enregistrant dans Clue. Vous pouvez aussi faire le suivi de certains symptômes qui pourraient correspondre à l'infection par la COVID-19, notamment celui du niveau d'énergie, du rythme de sommeil, de la température, de la digestion, des selles et de certaines douleurs. Ce suivi peut vous aider à remarquer tout changement dans votre cycle et à voir à quel moment de votre cycle les symptômes apparaissent.
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Publié le 20 mars 2020.